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w/@Felix Ackermann
⌜⌟elle est assise sur l’un des sièges de la salle d’attente du service d'obstétrique, les jambes croisées, son dossier médical posé sur le siège à côté du sien, juste sous son sac, le regard un peu perdu dans le vide. Cecil, elle se sent nerveuse, émotion toxique qui s'immisce dans son esprit, dans son corps… qui se manifeste dans ses gestes, en particulier au niveau de ses jambes, par un geste répétitif qui la pousse à gigoter, à tantôt agiter son pied dans le vide, tantôt le faire tapoter le sol. Elle ne le fait pas exprès, c’est totalement inconscient, un peu comme de claquer ses ongles sur une table ou bien de jouer avec une mèche de cheveux. Il s’agit du langage corporel non verbal, comment le corps et l’esprit parviennent à communiquer d’eux même, sans devoir prononcer le moindre mot.
C’est idiot de réagir ainsi, de ressentir de la nervosité. Ce rendez-vous, elle avait hâte de l’avoir, la blonde. Il ne s’agit pas d’un contrôle, ou d’un rendez-vous pris à la dernière minute suite à une sensation bizarre, comme s’il se passait quelque chose d’anormal dans son corps. Non, c’est la promesse d’un nouveau tête à tête (ou presque) avec son bébé, l’occasion de l’observer à travers une échographie, d’entendre le plus beau son qu’elle n’avait jamais entendu auparavant, celui du battement de son petit coeur, qui s’emballe dans sa poitrine. C’est un rendez-vous important, lui semble-t-il, l’échographie dite de morphologie, celle qui doit servir à mesurer bébé sur tous les angles pour s’assurer de la bonne croissance, pour avoir des prévisions sur sa taille et son poids à la naissance… Et également le jour où le médecin va pouvoir découvrir le sexe du bébé. Bref, un merveilleux moment à passer, en somme. Sauf que, c’est plus fort que la Sutton, elle angoisse d’être à l’hôpital, de lire dans le regard du médecin de l’inquiétude, d’entendre une mauvaise nouvelle… La grossesse, ce n’est pas rien. Il s’agit de créer un mini humain, et surtout, de le faire sans avoir la main dessus ! Cette aventure est à la fois magique et effrayante.
Prise dans ce cercle vicieux, Cecil peut compter sur la présence rassurante de Felix à ses côtés. Ils ne se connaissent depuis pas si longtemps, mais il semble percevoir la nervosité de la jeune femme, sans qu’elle n’ait besoin de prononcer le moindre mot. Aussi, c’est le contact de la main du jeune homme sur le genou de la blonde qui lui permet de sortir de ce dit cercle, de retrouver le chemin de la terre, et surtout, de cesser ce geste nerveux - et probablement agaçant pour ceux qui entourent la Sutton. désolée… s’excuse-t-elle, un sourire un peu gêné sur les lèvres. Elle a conscience que ça ne doit pas être agréable d’être assis à côté d’elle, si elle est dans un tel état. j’ai peur que le médecin voit quelque chose d’anormal à l’écran. c’est idiot d’être aussi pessimiste, alors qu’en temps normal, Cecil parvient parfaitement à prendre la vie du bon côté, avec légèreté et humour. C’est probablement le sentiment d’inconnu qui la pousse à agir ainsi, à être sur ses gardes, sur le qui-vive, pour… ne pas tomber de trop haut si jamais quelque chose se passe ? Mais comme lui a dit Felix, il y a quelques semaines déjà, il est fort probable qu’elle ait une grossesse merveilleuse, sans plus de complications. Elle a envie de le croire, la blonde. Après tout, elle est en bonne santé, encore relativement jeune (pour vivre une grossesse, entendons-nous), plutôt rigoureuse pour écouter et appliquer les conseils du médecin, et disons-le, bien entourée avec un infirmier à ses côtés. je suis contente que tu sois là, avec moi, cette fois. s’empresse-t-elle d’ajouter, tout en posant l’une de ses mains sur celle de Felix, celle toujours posée sur son genou. Oui, Cecil est rassurée d’avoir quelqu’un à ses côtés, de vivre ce moment accompagnée, et non toute seule comme lors de la première échographie. Elle est d’autant plus heureuse de pouvoir avoir le père de son bébé… surtout que ce sera la première fois qu’il verra leur bébé, du moins, pas par le biais d’un cliché. ta mère a hâte de voir une nouvelle photo du bébé ? oui, elle préfère s’occuper l’esprit, le temps que le médecin appelle son nom dans la salle d’attente, et qu’ils puissent aller dans le cabinet.

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⌜⌟ elle est nerveuse, la jolie blonde, mais le geste de Felix, aussi innocent soit-il ; c’est ainsi qu’elle le perçoit, pour la simple et bonne raison qu’elle n’est pas dans un mood de sérénité, à se poser trente-six questions sur la possible interprétation d’un geste ; est un message, celui de tenter le contrôle de sa nervosité, qui devient contagieuse. C’est plus fort qu’elle, elle n’aime pas être ici, dans un hôpital entendons-nous, car ce n’est jamais synonyme de bonnes nouvelles. Par chance, les prochains mois serviront peut-être de thérapie, à force de s’y rendre dans le cadre de sa grossesse, pour prendre des nouvelles de son bébé, pour le voir sur les échographies, pour l’entendre… à la fin, il est possible que Cecil voit l’établissement de façon positive, plutôt qu’un endroit où l’on se rend lorsqu’un mal nous tourmente.
Par chance, elle n’est pas seule aujourd’hui, seule avec ses pensées et son imagination un peu trop débordante. Il y a Felix à ses côtés. Felix, ou le père du bébé qu’elle porte, ou ce mec qui l’attire… du moins, c’est ce qu’elle croit, mais elle n’en est pas certaine, parce qu’elle n’est pas totalement impartiale, la Sutton, il y a le facteur bébé et le facteur hormones qui la font douter. Mais bon, impossible de nier qu’il est à son goût, qu’il a du charme, en plus d’être intéressant, doux, intelligent, prévenant… bref, un mec presque parfait qu’elle prend plaisir à connaître. Oui, elle a la chance de l’avoir avec elle aujourd’hui, c’est rassurant, et elle n’hésite pas à lui témoigner sa reconnaissance, par un geste, par des mots… avec de changer de sujet, de s’intéresser à l’état d’esprit de l’une des futures grand-mère de ce bébé. Un rire s’échappe des lèvres de Cecil, la nervosité qui s’envole un peu dans celui-ci, grâce à Felix. De ce qu’elle sait, malgré que la grossesse n’était pas prévue, qu’elle est même assez surprenante à apprendre quand on sait que les deux protagonistes étaient - et sont toujours - célibataires, ça n’empêche pas d’avoir leurs parents impatients de rencontrer le bambin. Cecil, elle est plutôt rassurée de constater que la nouvelle est bien accueillie, que ce bébé va naître dans une bonne atmosphère, paisible et sereine, avec beaucoup d’amour des deux côtés. on pourrait peut-être passer après le rendez-vous, pour lui montrer directement. tu m’as dit qu’elle vivait dans le même quartier que moi donc… ça ne me dérange pas de faire un saut avant de rentrer. oui, c’est bien la jeune femme qui propose de rencontrer la mère du jeune homme, comme ça, alors que ce n’était pas prévu. Elle est la première étonnée de ses mots mais… ils sont sensés. Dans cette configuration, c’est un peu moins stressant qu’une rencontre officielle, lors d’un repas par exemple. Ce serait plutôt une jolie surprise, quelque chose de spontanée.
Enfin… seulement si Felix est d’accord, s’il a du temps aussi. Elle ne voudrait pas lui forcer la main. C’est lui qui décide pour ça.
Soudain, son nom résonne dans la salle d’attente. Le cœur de Cecil fait un bond dans sa poitrine, elle avait presque oublié la raison de sa présence ici. Mais elle réagit, la blonde, récupère ses affaires puis se lève de la chaise, avec l’aide de Felix. Elle est parfaitement capable de se lever seule, pour l’instant, mais elle sait que… d’ici quelques mois, ça risque d’être compliqué. Bon, la taille de son ventre est encore raisonnable mais… elle a lu qu’elle peut prendre pas mal de kilos par mois désormais… merci. souffle-t-elle au Ackermann, qui continue de vouloir la rassurer, comme il le peut, avant de suivre le médecin dans les nombreux couloirs pour rejoindre son cabinet. Ce n’est pas la première fois, ils étaient là il n’y a pas si longtemps pour un simple contrôle. Mais aujourd’hui, c’est du sérieux. Très vite, la nervosité s’efface au profit de l’excitation, de l’impatience. Galant, le blond se charge de récupérer les affaires de Cecil, afin qu’ils puissent ne pas perdre de temps.
Non vraiment, comment ne pas succomber avec un tel comportement en face ?
Ce n’est pas le moment, pense-t-elle, tente-elle de se raisonner. Elle doit se focus sur le rendez-vous, et non sur ce qu’il se passe - ou non - entre non. Si ça se trouve, c’est uniquement dans sa tête qu’il se passe quelque chose. Alors qu’elle s’installe sur la table d’auscultation, et qu’elle relève son haut pour dévoiler son ventre qui s'arrondit un peu plus chaque jour, le médecin lui demande comment elle va, si elle a senti quelque chose d’anormal, si elle sent le bébé bouger et tout un tas d’autres questions, digne des interrogatoires que Felix et elle aiment se faire. ça va, je suis moins fatiguée en journée à présent. je le sens de plus en plus, oui, c’est toujours aussi bizarre. confie-t-elle, avec un sourire sur les lèvres. ça commence un peu à tirer vers le bas, par contre. précise-t-elle, tout en montrant la zone au médecin. De simples douleurs ligamentaires, qu’il précise, rien de grave, simplement le ventre qui pèse et qui malmène un peu le corps. Il n’y à rien à prescrire, si ce n’est le repos, dès que possible.
L’examen peut alors commencer, avec d’abord le gel déposé sur le ventre de la future maman, une sensation particulièrement désagréable, mais qui passe très vite, dès que la sonde se met à glisser dessus. Et c’est là que le miracle opère, que le petit habitant si abstrait qui loge dans le ventre de la Sutton apparaît à l’écran. On distingue parfaitement sa petite tête, ses petits bras, ses petites mains avec des doigts au bout… bref, ce n’est plus la petite crevette de la première échographie, mais bel et bien un bébé. c’est notre bébé… murmure-t-elle, à l’attention de Felix, sur qui elle pose un regard tendre, tout en saisissant l’une de ses mains, avant de nouer ses doigts avec les siens. tu as interdiction d’essayer de voir le sexe… tu ne triches pas, hein ? elle se veut menaçante, bien qu’elle en soit incapable dans une telle situation. Mais elle est sérieuse, il est infirmier, il doit bien avoir quelques notions en obstétrique, dont la lecture des échographies donc… Cecil espère vraiment qu’il va jouer le jeu, et garder la surprise pour la gender reveal qu’ils feront tous les deux.

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⌜⌟ oui, elle est d’accord la blonde, ça lui ferait très plaisir de faire un détour jusqu’à la maison de la mère de Felix pour lui faire découvrir les clichés de l’échographie, en direct, plutôt que par le biais d’une vulgaire photo envoyée par message. C’est vrai que ça met une certaine pression de rencontrer la mère de Felix, elle va être l’une des grands-mères du bébé qu’elle porte mais… en fin de compte, ça ne fera pas de Cecil la belle-fille de cette femme, juste la mère de son petit-enfant, non ? ‘fin, la femme qui portera ce titre, ça sera celle avec qui Felix sera, dans une vraie relation amoureuse, certainement pas Cecil alors… oui, ça retire un peu de pression à cette rencontre. Et ce sera certainement de même pour le blond, quand viendra le moment de faire la connaissance des parents de Cecil, ainsi que de son frère, sa sœur… s’il le souhaite, en vrai, puisqu’il n’y a pas d’obligations. Ils ne sont pas mariés, ni même fiancés, et encore moins ensemble donc… aucune pression.
De toute façon, tout ça est bien loin de l’esprit de la future maman, qui bien que son anxiété ait été diminuée par le geste du Ackermann ressent encore un peu de nervosité à l’idée d’être ici, dans l’enceinte de l’hôpital. Il y a toujours la crainte d’entendre une mauvaise nouvelle, d’apprendre qu’il y a un souci avec leur bébé… n’importe quoi. Un état d’esprit qui, heureusement, se dissipe assez rapidement, dès qu’elle eut posé un pied à l’intérieur du cabinet. Dedans, elle se laisse porter, Cecil, pour le processus habituel, si bien que les angoisses s'envolent, que la nervosité s’estompe pour juste profiter de l’instant, pour se laisser habiter par l’excitation de cette nouvelle rencontre avec son baby. Cecil se prête au jeu des questions - réponses, au sujet de son état. Tout va bien, dans l’ensemble, si ce n’est quelques désagréments sans gravité, visiblement. Pas de quoi inquiéter le médecin, en tout cas, ce qui rassure la future maman au passage. La raison de leur présence arrive enfin, l’exploration de ce qui se passe à l’intérieur du ventre de la jeune femme, l’observation du petit être responsable des coups qu’elle ressent depuis quelques semaines, de plus en plus précis d’ailleurs, celui qui la tient éveiller parfois la nuit, qui la pousse à vouloir manger certains aliments, ou à se rendre aux toilettes un peu trop souvent à son goût. Un si petit être, responsable de tant de maux. C’est fou.
Le moment est émouvant, comme la première fois, mais certainement un peu plus aujourd’hui, parce que l’on peut mieux distinguer la silhouette du bébé, et surtout… parce que Felix est ici. Elle ressent sa présence, Cecil, autant que sa main qu’elle est venue chercher d'elle-même pour entrelacer leurs doigts, et ainsi, partager ce moment comme il se doit. bien. souffle-t-elle, après qu’il lui ait assuré qu’il n’allait pas tricher, qu’il n’allait pas tenter de percer le mystère sur le genre de leur bébé. D’ailleurs, c’est lui qui communique au médecin leur souhait, celui de connaître le sexe, mais sans l’entendre de sa bouche. La réponse doit être inscrite sur un papier, glissé dans une enveloppe, pour avoir la surprise à un moment ultérieur.
La consultation se poursuit, ils peuvent entendre la douce mélodie du battement de cœur du bébé. Un son toujours aussi beau à entendre, à la fois rassurant et apaisant. Probablement le plus joli que l’on puisse entendre dans une vie. Impossible de rivaliser avec, même en étant un excellent musicien. Sorry, not sorry. Le médecin se permet de rassurer Felix, de lui assurer que tout va bien, tout en prouvant la véracité de ses propos avec des termes qui échappent un peu à la future maman. Cecil, elle décroche un peu de la conversation, préfère se concentrer sur ce qu’elle voit sur le moniteur, sur les contours de ce joli petit minois, sur les minuscules doigts du bébé, sur les mouvements qu’il fait pendant la consultation… elle s’en moque un peu des mesures, de la taille de l’os de sa jambe ou sur celle qu’il pourrait avoir à la naissance. Ce ne sont que des données vraiment très abstraites pour elle, tant que son bébé va bien, qu’elle fait tout bien comme il faut pour lui… c’est suffisant.
Consultation qui s’éternise, mais qui pourtant, ne semble être qu’une poignée de minutes. Il est déjà temps de se nettoyer le ventre, puis de se rhabiller en vue de la fin du rendez-vous. Encore quelques échanges, pour convenir des prochains rendez-vous, des choses que Cecil doit faire… se renseigner pour les cours de préparation à l’accouchement, ne pas oublier de faire sa prise de sang, faire le test du diabète gestationnel dans quelques semaines… que des trucs vraiment pas fun mais… ce n’est pas comme si elle avait le choix, Cecil. La précieuse enveloppe dans son sac, un dossier supplémentaire en sa possession, il est maintenant l’heure de s’en aller. je peux te confier mes affaires, le temps de passer aux toilettes ? je crois qu’il ou elle est en train de se venger sur ma vessie d’avoir été embêté.e pendant l’examen. demande Cecil au jeune homme, une fois arrivés dans la salle d’attente. Elle ne sait pas s’ils vont d’abord passer à la pâtisserie pour commander le gâteau, ou s’ils vont aller directement chez la mère du garçon donc… dans tous les cas, c’est beaucoup trop long avant qu’elle ne rentre chez elle, sa vessie ne tiendra jamais.

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⌜⌟ Une fois le rendez-vous avec le médecin terminé, Cecil se sent bien mieux, plus légère, moins angoissée que lorsqu’ils étaient dans la salle d’attente, à patienter d’entendre le nom de la jeune femme appelé pour se rendre dans le cabinet, bien que sur le point de la légèreté, cela reste à voir. En effet, dès qu’ils ont eu quitté le cabinet du médecin, Cecil s’empresse de mettre à contribution Felix dans la garde de ses affaires, le temps qu’elle fasse un saut aux toilettes de l’hôpital. Elle n’est pas encore à la moitié de sa grossesse, mais Cecil ressent déjà parfaitement la place que prend ce petit bout dans son corps, contre ses organes, en particulier au niveau de sa vessie, qui semble avoir adopté un rythme bien plus soutenu depuis quelques temps. Qu’est-ce que ce sera dans quelques mois, à quelques semaines de l’accouchement ? Elle se le demande, en même temps qu’elle n’a pas envie de le découvrir.
Un rapide passer pour vider sa vessie, et les voilà en chemin pour le parking de l’hôpital, là où la voiture de la jeune femme les attend sagement. Elle pourrait proposer à Felix de prendre le volant, comme elle s’est déjà chargée du trajet à l’aller mais… elle n’ose pas vraiment. Par ailleurs, ce n’est pas - encore - un problème de conduire, son ventre ne prend pas trop de place, elle se sent encore parfaitement libre de ses mouvements, ce qui ne sera peut-être plus le cas d’ici quelques semaines. Si elle est comme ma mère, ce n’est pas une si mauvaise chose. La mienne serait du genre à s’angoisser à l’idée de ne rien avoir prévu, à s’activer dans tous les sens pour tenter de préparer un gâteau ou des biscuits, en guise d’hospitalité. Cette pensée fait sourire Cecil, elle comprend le principe de vouloir bien recevoir, mais ce n’est pas une obligation d’être une parfaite Bree Van de Kamp à chaque fois que quelqu’un passe le pas de la porte. Sérieusement, y a t-il une personne dans cette ville qui s’amuse à faire un gâteau chaque jour, dans l’hypothèse que quelqu’un vienne à l’improviste ? Elle se le demande, Cecil, mais elle ne mettrait pas sa main à couper. Quoique, dans le cas de sa mère, elle serait aussi très mal à l’aise d’être devant le fait accompli. Aussi, la blonde ne sait pas s’il y a une bonne option dans tout ça. Prévenir ou ne pas prévenir, telle est la question.
Si elle est concentrée sur la route, ça n’empêche pas la Sutton d’être attentive à la conversation avec Felix. C’est l’avantage d’être une femme, avoir la capacité d’être polyvatente, même avec un bébé dans le ventre. Surtout qu’elle aime discuter avec lui, elle aime apprendre à le connaître, un peu plus chaque jour, autant que de passer du temps à ses côtés. Il y a toujours quelque chose (de positif) à découvrir chez ce mec, comme cette bienveillance naturelle qu’il exprime à chaque fois, envers elle. On peut peut-être y aller avant d’aller chez ta mère, non ? C’est juste une commande après tout, et comme tu m’as dit que ta mère vivait dans mon quartier, ça évite de refaire un aller retour en ville après. Quoiqu’il faut que je te dépose chez toi ensuite… Un détail qui casse un peu l’argumentaire de la jeune femme, étant donné qu’ils ne vivent pas dans le même quartier. Oh, il y a bien la pensée qu’il pourrait aussi passer la nuit chez elle, ce ne serait pas la première fois mais… il y aura sûrement le frère de Cecil à l’appartement, et comme les deux hommes ne se sont pas encore officiellement rencontrés, ce serait mieux d’éviter cette configuration comme première rencontre. Cette pensée fait d’ailleurs penser à Cecil qu’elle a quelque chose à dire, à Felix, à ce sujet. Mais même, c’est préférable d’y aller avant, afin d’être sûrs que la boutique ne soit pas fermée. convient-elle. Il est déjà une certaine heure, ils ne savent pas combien de temps ils vont rester chez la mère de Felix, autant prendre toutes les précautions, se charger du gâteau tout de suite en arrivant sur Pine Creek, pour ne pas devoir attendre le lendemain pour passer la commande. Généralement, c’est le genre de boutiques à fermer relativement tôt, vers les dix-sept heures parfois, et comme ils ont tous les deux prouvés qu’ils n’étaient pas ultra patients, surtout concernant la découverte du sexe du bébé, autant ne pas perdre une journée. Au fait, mon frère va déménager. Oui, cette nouvelle sort de nulle part, du moins, n’a pas beaucoup de rapport avec la discussion actuelle, mais il y en a avec le cheminement des pensées de la blonde. C’est juste qu’elle ne peut pas le partager avec Felix, sans lui dire explicitement qu’elle avait en tête la possibilité qu’ils passent la nuit ensemble, haha, trop gênant. Il y a un appartement qui se libère prochainement dans mon immeuble, alors il a sauté sur l’occasion pour le prendre. Il a estimé que j’avais besoin d’un peu plus d’espace à présent, et qu’il laisse avec plaisir sa chambre pour le bébé. dit-elle, un sourire sur les lèvres, tournant un court instant la tête vers Felix pour croiser son regard, avant de le reporter sur la route. Si Cecil apprécie le geste de son frère, elle est un peu triste de mettre fin à leur colocation. Elle l’aime plus que tout au monde, même s’il reste dans l’immeuble, ça va faire bizarre de ne plus le voir dès le réveil, mais c’est sûrement la meilleure chose à faire pour accueillir ce petit bébé.

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⌜⌟ Ça fait beaucoup sourire Cecil de constater qu’ils sont sur la même longueur d’ondes, dans une impatiente attente de connaître ce qui se cache sous le nombril de la blonde, si c’est une petite fille qui aura de beaux cheveux blonds comme ses parents, ou bien un petit garçon aussi adorable que ne l’est son père. Elle n’était pas aussi impatiente il y a peu, Cecil, elle aurait très bien pu patienter jusqu’au dernier moment, si les choses avaient été différentes, si elle avait dû faire ce chemin toute seule, comme une future maman solo. C’est définitivement la présence de Felix qui bouscule tout ça, qui met un peu de chaos dans la vie de la Sutton. Un chaos qu’elle apprécie, il ne faut pas se mentir. Elle aime la direction que prend sa vie, même s’il est certain qu’elle aurait préféré concevoir un bébé dans des conditions différentes. Elle est excitée à l’idée d’être mère, d’aménager un petit cocon pour accueillir cet enfant, de ressentir un amour inconditionnel pour un être qu’elle n’a encore jamais vu, qui n’est encore qu’une petite cacahuète à ses yeux. Et ce qu’elle apprécie le plus dans tout ça, c’est de devoir le vivre avec lui. De tous les inconnus présents dans le bar ce soir-là, c’était certainement le meilleur choix inconscient pour faire un bébé, pour voir sa vie changer à tout jamais.
Parce qu’ils s’entendent bien. Même mieux que bien. Les conversations sont toujours très fluides, et Cecil, elle se met en tête que ce n’est pas uniquement dû à la volonté de Felix de plier l’échine, pour toujours aller dans le sens de la blonde. Non, c’est juste que le hasard a fait se rencontrer deux personnes compatibles, qui résonnent de façon similaire. C’est à la fois effrayant et excitant. Si simple qu’elle pourrait croire que ça fait des années qu’elle connaît Felix, qu’elle lui parle, comme un pote d’école. Ce qui la ramène sur terre, c’est quand ils apprennent des détails assez communs, sur l’un et l’autre. Mais sinon… elle ne le considère définitivement plus comme un vulgaire inconnu. Il n’a rien dit à ce sujet, mais c’est sûrement ça. En plus de la perspective de devoir changer des couches, ou se faire vomir dessus. Elle rigole doucement, se rendant compte qu’elle a hâte de tout ça. Elle a hâte de devoir s’occuper de ce bébé, de tout gérer de a à z, aussi bien les tâches agréables comme de lui donner son bain, que celles moins funs que de devoir le changer - et se changer par la même occasion - après un méchant renvoi. C’est bizarre ? Genre, il y a quelques mois, Cecil n’aurait pas dû tout aimer avoir un colocataire qui fait dans des couches et qui ne respecte pas le sommeil des autres. Et aujourd’hui… ça ne l’effraie pas du tout.
La ville se rapproche, Cecil a pu voir un premier panneau pour l’annoncer, à quelques kilomètres. Encore une poignée de minutes pour discuter en tête à tête, dans l’habitacle de la voiture, d’un sujet en particulier, que la Sutton n’avait pas vu venir mais… c’est logique d’en parler. Cela fait partie des points à traiter en priorité, avant la naissance du bébé, à savoir la gestion, l’organisation. Ils ne sont pas ensemble, ce serait bien plus simple si c’était le cas… ce qui fait que ce bébé aura deux maisons, sur le papier. Uniquement sur le papier, Cecil n’est pas certaine que ce soit recommandé de trimballer un petit être d’un endroit à un autre, dès les premières semaines de vie. Et même si c’était le cas… elle n’est pas certaine de vouloir être séparée de lui, aussi brutalement. Une pensée qui pourrait facilement lui donner des sueurs froides, mais heureusement, ce n’est pas dans les plans du Ackermann de faire ceci, ce serait plutôt l’inverse, ce qui a le don de rassurer immédiatement la jeune femme. Non, bien sûr que non. commence-t-elle, soufflant légèrement, en tentant d’être le plus discrète possible, histoire de calmer cette mini crise d’angoisse qui aurait pu se déclencher. C’est vrai que nous n’avons pas encore parlé de tout ça, il faut dire qu’on prend les choses comme elles viennent. lui dit-elle, un tendre sourire sur les lèvres, qu’elle lui adresse en tournant rapidement la tête dans sa direction. Lorsqu’on saura le sexe du bébé, ça sera plus facile. On va pouvoir se projeter, envisager d’aller dans les magasins pour choisir tout ce qu’il faut pour lui… ou elle. Et également discuter de l’organisation, je suppose. Mais ça ne me dérange pas que tu veuilles venir, au contraire. J’avais peur que tu veuilles… style une garde alternée dès le départ et… cette pensée pourrait facilement me faire pleurer… genre là, maintenant. Elle rit, en confiant cela, mais c’est la vérité. Il faut croire que les comportements de maman louve peuvent se développer dès la période de la grossesse, avant même d’avoir pu tenir le bébé dans les bras. Lorsque mon frère aura déménagé, je pourrais te confier une clé de mon appartement, si tu veux. Je trouve que c’est plus prudent, si jamais il se passe quelque chose d’ici l’accouchement, que j’ai besoin d’aide, même au milieu de la nuit. Certes, son frère sera toujours dans les parages, ils ont un lien trop fort pour s’éloigner du jour au lendemain comme cela, mais Felix n’en demeure pas le père de ce bébé, Cecil trouve ça plus logique de se tourner vers lui, si cela concerne la grossesse, plutôt que vers Brian. Oh ! Donne-moi ta main ! Voici presque un ordre qu’elle donne, la blonde, à l’infirmier. Non, elle ne change pas de sujet pour éviter de discuter de tout ça, elle saisit juste l’occasion de lui faire découvrir quelque chose. Aussi, tout en faisant attention à la route, elle ne voudrait pas avoir un accident aujourd’hui (ni demain, ni jamais d’ailleurs), Cecil saisit la main gauche de Felix, puis vient la positionner sur son ventre, à un endroit très précis. Le silence demeure dans la voiture, il pourrait presque y avoir de la tension dans l’air, un suspense insoutenable jusqu’à… Tu as senti ? Un coup, probablement un coup de pied, mais bien une manifestation du bébé. Elle ne sait pas ce qu’il faut comprendre Cecil, si la cacahuète est en train de s’étirer ou si elle tente de lui faire passer un message, mais en tout cas, elle parvient très bien à se faire sentir de l’extérieur.

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⌜⌟ Elle n’est pas totalement soulagée, ni même entièrement rassurée, Cecil. Parce qu’il parle du début de la vie de ce bébé, il y a ce vilain sous-entendu, celui de la suite, lorsqu’il n’aura plus autant besoin de sa mère, pas comme les premiers mois, selon les livres qu’elle a pu potasser, la blonde. Ça l’effraie beaucoup de se dire que… ce tout petit bébé qui n’est même pas encore né… ne sera pas avec elle tout le temps. Enfin… la situation est déjà exceptionnelle, hors du commun, et assez compliquée, et Cecil prend doucement conscience que la suite ne sera pas plus facile que ça. Ce bébé n’est pas encore là qu’il pourrait presque être considéré comme un enfant du divorce, à devoir partager son temps entre les deux parents, à avoir deux maisons, deux chambres, deux anniversaires, et ainsi de suite… Une perspective d’avenir qui ne lui plaît pas du tout, mais que peut-elle y faire ? À part se fustiger d’avoir couché un inconnu sans avoir le bon sens d’exiger une capote, c’est un peu trop tard pour le reste, d’autant qu’elle ne regrette pas d’avoir ce bébé, c’est une petite bénédiction du ciel. C’est juste tout le reste qui n’est pas simple à gérer, alors que la grossesse est déjà une aventure basée sur le principe des montagnes russes. Je suppose… oui. Elle est un peu absente, la blonde, encore un peu remuée par tout ce que cette situation implique pour l’avenir, tout ce à quoi elle va devoir faire face, tôt ou tard. Fort heureusement, c’est une battante, la Sutton. Elle n’est pas du genre à se laisser abattre, à laisser ses émotions prendre le dessus, surtout si elles sont négatives - bien qu’en l’état actuel des choses, elle en aurait le droit. Alors elle se reprend, se donne un petit coup de pied aux fesses pour ne pas sombrer dans un bad mood, alors qu’ils ont prévu de rendre visite à la mère de Felix. C’est dingue, de passer d’une émotion à une autre, comme ça, comme une girouette dans le vent. Elle n’aime pas être lunatique, Cecil, mais ce n’est pas comme si elle pouvait y faire grand chose. Malgré tout ça, elle parvient à lui faire une proposition, celle de lui confier une clé de son appartement, dès que son frère aura officiellement déménagé, pour que le blond puisse aller et venir comme bon lui semble, dans un sens. Gage de bonne foi, mais également question de sécurité, pour assurer que tout se passe bien jusqu’aux derniers moments de la grossesse.
Et comme si ce bébé avait senti qu’il fallait intervenir, pour changer un peu l’humeur de sa maman, lui mettre du baume au cœur, Cecil se met à le sentir dans son ventre. Pas de simples vagues, comme il y a quelques semaines, mais de vrais coups, assez francs. Aussi, bien qu’être en voiture ne soit pas le meilleur endroit pour partager cela, elle saisit l’occasion de partager le moment avec Felix, de lui faire découvrir de nouvelles sensations, en l’invitant à poser sa main sur son ventre, pour ressentir les coups du bébé. Je sais. Ce sont… toutes ces petites étapes qui permettent de prendre conscience qu’il sera là, d’ici quelques mois. Le test de grossesse, les résultats de la prise de sang… et même les échographies en fait… c’est de l’abstrait, tu vois ? Je veux dire… okay, ce sont des faits prouvés par la science, mais… voilà ? Elle rigole discrètement, parce qu’elle sait que ses propos ne sont pas vraiment cohérents, qu’il n’y a même aucun sens à ce qu’elle raconte mais… ça l’est dans sa tête, et elle espère que ça l’est aussi, même un tout petit peu, dans l’esprit de Felix. Que, même s’il est infirmier, qu’il se repose sur des résultats tous les jours pour expliquer les maux de ses patients… une petite part pourrait comprendre ce flou dans lequel ils sont, sur la venue d’un bébé, qu’ils n’ont pas encore vu réellement, ni même senti directement. Le sentir est déjà une grosse étape, et puis il y aura la préparation de sa chambre, l’achat des vêtements… et puis son prénom. Je n’ai pas envie d’attendre la naissance pour me décider, j’aimerais vraiment que l’on puisse se mettre d’accord le plus tôt possible. Qu’il ou elle puisse avoir une vraie identité, tu vois ? Avant même d’être là. Pouvoir… acheter des affaires personnalisées, avec son prénom dessus… peut-être l’écrire sur un mur de sa chambre, ou sur la porte de sa chambre… l’intégrer réellement à nos vies, quoi. Parce que ça n’a pas été simple de se faire à l’idée qu’elle était enceinte, depuis plusieurs semaines surtout, avant de le découvrir. Il a fallu faire un bout de chemin pour que l’information arrive à son cerveau, qu’elle prenne conscience qu’elle n’était plus toute seule, qu’il y avait un petit être dans le creux de son ventre, qui serait là d’ici le prochain été. Et maintenant que la grossesse est bien avancée, que ce n’est plus tellement un secret pour personne… oui, Cecil a envie de préparer son arrivée prochaine, avec du concret. Comme d’une personne qui va entrer dans sa vie, pour ne plus jamais en ressortir. Tu sais… tu peux toucher mon ventre quand tu veux. dit-elle doucement, alors qu’elle entame une manœuvre pour se garer près de la pâtisserie, le premier arrêt en ville. Je veux dire, sans me demander l’autorisation. Ça ne me dérange pas. Enfin, seulement si c’est toi, hein ? Parce que les inconnus, surtout les petites grands-mères… qui pensent que ça porte bonheur de me toucher le ventre… ça aurait tendance à me faire développer un comportement asocial. confie-t-elle, en feignant d’avoir un frisson de dégoût. Elle est plutôt sociable, Cecil, bien que l’on pense de prime abord le contraire, à une fille assez solitaire, donc sa bulle. Sauf que là… sa condition de femme enceinte attire un peu trop l’attention, de quoi lui donner envie de se terrer chez elle. J’ai pas envie que tu te brides… juste parce qu’on n’est pas ensemble. Je… je me sens assez en confiance avec toi pour t’autoriser à toucher quand tu le veux, pour le sentir, pour tenter de le faire bouger… ou même pour lui parler. ajoute-elle, alors que la voiture est enfin arrêtée, qu’elle peut désormais pleinement l’observer, et lui adresser l’un de ses tendres sourires dont elle a le secret.

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⌜⌟ Elle comprend ce qu’il tente de dire, encore une fois, ils sont sur la même longueur d’onde. C’est perturbant à souhait, presque trop bizarre pour que ce soit réel, et non le fruit d’une caméra cachée qui se joue sur plusieurs mois. Avouons que ce serait un jeu totalement tordu, mais ce n’est pas la première fois que Cecil démontre posséder une imagination débordante dès que son cerveau se met en marche. Une chance que tout ceci s’arrête au stade de la pensée, qu’elle ne cède que très rarement à l’envie de les exposer à haute voix. Felix prendrait la mère de son futur bébé pour une cinglée, une personne incapable de gérer un enfant, à qui il faut retirer la garde. Bon, ça n’irait pas aussi loin, et de toute façon, c’est bien connu : il n’y a point de génie sans un grain de folie. Merci Aristote pour cette belle citation. C’est trop impersonnel, “le bébé”. Moi, c’est ma petite cacahuète. Un petit nom affectueux qui s’est imposé dans l’esprit de la blonde, elle trouve ça mignon, et c’est mieux que de l’appeler bébé, dans l’attente de connaître son sexe pour définir le prénom qu’il ou elle portera tout au long de sa vie. Ce n’est pas qu’une impression, je le crains… souffle-t-elle, un peu effrayée en pensant à cette liste longue comme le bras de choses à voir avant la naissance. Il y en a tellement, c’est une organisation presque militaire à adopter, tant il y a de choses à penser. Les examens, les papiers administratifs, des travaux pour la future chambre, les achats de meubles, les vêtements, le mode de garde après sa naissance… non vraiment, c’est dans ces moments que Cecil se rend compte que.. plusieurs mois, c’est à la fois long et vraiment très court. Trop court. Il serait peut-être temps de faire des listes, et de cocher au fur et à mesure, pour ne rien oublier.
Je n’en sais rien, mais c’est comme ça que je le perçois en tout cas. se défend-elle. Elle n’aime pas trop être au centre de l’attention depuis qu’elle est enceinte, et surtout, depuis que son ventre s’arrondi. Elle ne comprend pas l’intérêt soudain des personnes extérieures, des gens qu’elle ne connaît pas spécialement en plus. Bon dieu, elle n’est pas la première femme à tomber enceinte, non ? Elle n’est pas folle, la blonde, il y a de nombreux gamins dans les rues de Pine Creek, ils ne sont pas arrivés avec les cigognes qui ont confié Dumbo à sa mère, si ? Donc oui, ça l’horripile un peu, mais seulement pour le monde extérieur, pas avec Felix. Lui, Cecil lui donne le droit de la toucher. Enfin, uniquement son ventre, hein. Là où le bébé pourrait se trouver, sous quelques couches de peau. Même si… non, il ne faut pas emprunter ce chemin, c’est une mauvaise idée. Bien que Felix ne lui facilite pas la tâche, avec ses quelques mots.

Le trouble finit tout de même par se dissiper, car les voilà se dirigeant dans la pâtisserie pour commander probablement le gâteau le plus important de leur vie. Enfin, il y en aura sûrement d’autres. Le premier gâteau d’anniversaire de la cacahuète, un gâteau de mariage si jamais l’un ou l’autre trouve chaussure à son pied, un joli gâteau pour passer le cap des trente ans… le choix est vaste. Mais pour l’instant, c’est celui qui leur donnera une information importante. L’apparence sera quelconque, mais l’intérieur sera décisif. Ils choisissent ensemble, s’accordent assez facilement, avant de confier la précieuse enveloppe. Avant de quitter l’établissement, Cecil propose d’acheter quelque chose à emporter chez la mère de Felix, pour ne pas arriver les mains vides. Les parents de la blonde, en particulier sa mère, lui a toujours répété que c’était important d’avoir une attention pour la personne qui reçoit. Ils auraient pu aller acheter un bouquet de fleurs, mais comme ils sont déjà là, autant joindre l’utile et l’agréable.
Il s’avère que la mère du blond habite vraiment très près de chez elle, c’est un fait amusant. Elle est un petit peu stressée, Cecil, même s’il n’y a pas de raison de l’être, elle ne vient pas avec le statut de petite amie du musicien, mais comme… mère de son enfant. C’est un peu moins solennel. Ça n’en reste pas moins un peu stressant, mais elle peut compter sur la présence rassurante du Ackermann, qui sait lui tirer un sourire. Elle le laisse faire, au départ, pour ne pas gâcher la surprise de cette visite imprévue. Patty est vraiment une femme charmante, mais également très émotive. Trop pour la future mère qu’est la Sutton, qui se retrouve dans une période où elle peut facilement avoir la larme à l'œil. Les présentations sont chargées en émotions, mais Patty est tellement gentille que le poids du stress s’envole en un clin d'œil. Cecil est ravie de faire sa connaissance, encore plus de partager un moment avec elle, avec eux. Ça se passe très bien, trop bien, encore une fois. C’est comme si ce n’était pas la première fois que Cecil venait, comme si tout le monde se connaissait depuis un moment. Une sensation qu’elle a avec Felix, alors que ça fait à peine quelques semaines… Les discussions sont fluides, les échanges vraiment très facile. Il y a de la joie, des rires, des larmes (de joie hein !), et beaucoup de questions. Mais elle n’est pas mal à l’aise, Cecil, elle joue le jeu de bon cœur. Le temps passe à une vitesse folle, si bien qu’il est déjà tard, l’heure de rentrer. La journée a été un peu longue, riche en émotions, Cecil ne peut pas nier qu’elle aimerait bien un petit break pour se remettre de tout ça. Alors le moment des embrassades s’en vient, avec la promesse de revenir bientôt, pas après l’accouchement, c’est certain. Cecil estime qu’elle a eu une bonne idée de proposer cela, surtout après avoir pu constater de ses propres yeux le bonheur de Patty en découvrant les clichés du bébé présents dans le dossier de la Sutton. Bien sûr, ta mère est adorable ! rassure la jeune femme, alors qu’ils se rapprochent de sa voiture. Alors qu’elle cherche les clés dans son sac, elle est étonnée par la proposition de Felix, déjà parce que son niveau de fatigue lui donne l’impression qu’il est super tard, mais aussi parce que… elle ne s’y attendait pas. Mais cette idée ne lui déplaît pas, le fait de pouvoir faire perdurer cette journée tous les deux, avec un peu plus de confort. Euh… oui. Il y a un peu de timidité dans cette réponse, ainsi que dans le sourire qu’elle affiche. Presque celle qu’une adolescente pourrait ressentir si son crush venait de l’inviter à aller au cinéma ou manger un burger dans un vulgaire fast-food. C’est un peu bizarre, parce qu’elle approche des trente ans, et qu’elle est enceinte. Je veux juste passer chez moi avant. Déposer tous les papiers pour ne pas les perdre, et faire pipi. Tout ce qu’on a bu chez ta mère est en passe de descendre et… je sens que la cacahuète envisage d’utiliser ma vessie comme oreiller. Ce n’est pas encore le cas, mais dans le doute, il vaut mieux prévenir que guérir. La demande de Cecil n’embêtant pas Felix, ils embarquent dans la voiture de la blonde pour quelques minutes à peine, juste le temps de rejoindre l’appartement. Celui-ci est vide, pas la moindre trace de son frère cadet, mais ça ne surprend pas vraiment la Sutton. Dans un premier temps, elle pose toutes ses affaires pour faire un saut à la salle de bain, soulager sa vessie qui n’a définitivement plus la même capacité qu’il y a quelques mois. Plus légère, et après s’être lavée les mains, elle peut retrouver Felix dans la pièce principale, afin de ranger précieusement ses documents, histoire de ne pas les éparpiller. J’avais acheté un livre de prénoms la dernière fois, tu veux que je le ramène pour que l’on puisse le consulter, et voir s’il y a des prénoms qui sortent du lot ? Tant qu’à être ensemble pour encore un petit moment, autant en profiter pour avancer sur cette effrayante liste de choses à prévoir avant la naissance du bébé. Le prénom, ça semble être un bon commencement, ils n’auront qu’à éliminer 50% des choix d’ici quelques jours… quand ils auront connaissance du sexe du bébé.

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⌜⌟ Il semble adhérer à cette idée. Très bien. Cecil acquiesce d’un signe de tête, et lui montre du doigt l’endroit où il est rangé. Ce n’est pas bien compliqué de le trouver, ledit livre est dans une pile, avec plusieurs autres ouvrages, qui traitent du même sujet : les bébés, de près ou de loin. Elle récupère un sac, la blonde, et y glisse quelques affaires, plus que nécessaire, certainement, mais c’est par précaution. Elle ne sait pas trop comment va se dérouler la fin de cette journée, si elle va rester juste une heure chez Felix, ou bien un peu plus pour dîner avec lui, ou encore plus… Non, elle ne veut pas faire de plan sur la comète non plus, mais c’est une idée qui lui a effleuré l’esprit, la possibilité de passer la nuit ensemble, ils l’ont déjà fait après tout. C’est juste que ce serait délicat de le faire chez Cecil, comme son frère rentrera tôt ou tard, et qu’il n’y a, pour l’heure, pas eu de présentations officielles entre les deux hommes. Alors oui, elle glisse quelques affaires supplémentaires, au cas où, dans son sac, sans oublier le livre qui condense de nombreuses idées de prénoms pour leur futur bébé. Après une dernière vérification, elle prévient Felix qu’ils peuvent y retourner. Dans l’escalier qui mène au rez-de-chaussée, elle se permet de lui demander s’il veut bien conduire jusqu’à chez elle. Elle sait où il habite, là n’est pas la question, mais ça commence à faire beaucoup de voiture pour une seule journée, assez pour apprécier un trajet - aussi court soit-il - à la place du passager, et non du conducteur.

Ils arrivent assez rapidement chez le jeune homme, on ne peut pas dire que Pine Creek soit connue pour avoir une notion d’embouteillage, même aux heures où il y a le plus de monde à l’extérieur. Elle est déjà venue, Cecil, mais c’est encore un peu étrange, il y a le sentiment de découvrir l’endroit, ce qui n’est pas si faux, puisqu’elle n’a jamais fait le tour du propriétaire non plus, ne connaît que la pièce principale en tant qu’une invitée, et rien de plus. Peut-être que ça changera avec le temps, à force de venir si Felix le souhaite, un peu comme il est certainement en train de se passer pour le blond, qui est déjà venu plusieurs fois chez la Sutton. Elle fait de son mieux pour se mettre à l’aise, pose ses affaires, retire sa veste ainsi que ses chaussures pour imiter le maître des lieux, avant de s’engouffrer pleinement dans l’appartement. On peut rester ici, ça va pour l’instant. le remercie-t-elle, sans pour autant l’exprimer avec des mots. En tout cas, Cecil n’a pas la sensation de tiraillement dans le dos, ou dans le bas de son ventre, comme elle a pu le dire au médecin. Il y a un peu de fatigue, liée à cette journée assez éreintante, mais rien d’insurmontable non plus. Elle ne serait pas là, n’aurait pas accepté de venir chez Felix si elle avait envie de faire une sieste. Je l’ai déjà un peu feuilleté, et en fait… ça va assez vite. Si le prénom ne nous plaît pas, ou s’il semble trop quelconque pour susciter une réaction, on passe vite au suivant et ainsi de suite. Un peu comme lorsque tu consultes la carte d’un restaurant. Tu ne vas pas t'attarder sur un plat qui ne te convient pas. D’accord, l’exemple est assez douteux, mais c’est le seul que la blonde avait à l’esprit, à l’instant T. Mais le parallèle a l’avantage d’être parlant. De toute façon, le choix est bien trop important pour survoler le livre, pour prendre une décision en cinq minutes, sans faire l’effort d’aller jusqu’à la dernière page, ou presque, parce que Cecil n’est pas certaine d’avoir envie d’un prénom pour la cacahuète qui commence par l’une des dernières lettres de l’alphabet… c’est spécial. Hum. En voilà une question intéressante. Un détail qu’il va falloir penser, et ce, bien avant la naissance du bébé. Si le prénom est un choix important à faire, il y a également la question du nom de famille. Ils ne sont pas ensemble, ne sont pas mariés, plusieurs options s’offrent à eux. Si je n’étais pas tombée sur toi, il aurait porté uniquement mon nom, ce qui est logique. Elle n’y a encore jamais réfléchi, Cecil, à tout ça, alors elle le fait maintenant, elle expose le fil de sa pensée, en direct, la partage avec Felix pour qu’il puisse la suivre. Ce n’est pas la première fois qu’elle procède ainsi, ça ne devrait pas le surprendre. Mais dans mon esprit, je voyais mon enfant porter le nom de son père, parce que je pensais être mariée avec lui, ou au moins fiancée. Elle dit cela avec un sourire presque gêné, de la tendresse s’en dégage, il y a bien une part de romantisme en la blonde, avec un petit côté traditionnel. Oui, elle pensait suivre le schéma classique en ce qui concerne sa future vie amoureuse, avec une rencontre, une histoire d’amour, des fiançailles, un mariage, puis le bébé. La réalité est bien différente, et bouscule un peu ses idéaux, c’est indéniable. Je sais qu’on est rien de tout ça mais… si tu es d’accord… je pense que j’aimerais qu’il porte uniquement ton nom. Il sera le père de ce bébé. Un père qui semble digne de confiance, en tout cas, Cecil n’a pas le moindre doute, pas la moindre inquiétude qu’il puisse être faux dans son comportement, malhonnête dans ses intentions. Ils se côtoient depuis quelque temps déjà, ils peuvent doucement voir le quotidien de l’autre, elle sait où il habite, elle a rencontré sa mère… pourquoi devrait-elle être sur ses gardes pour l’avenir ? Non, c’est bien grâce à tout ça qu’elle penche sur uniquement Ackermann comme nom pour ce bébé, pour respecter quelques traditions, même s’ils ne sont pas mariés, que ça signifie qu’elle ne portera pas le même nom que sa petite cacahuète.

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⌜⌟ L’avantage de la petitesse de l’appartement du blond, c’est que Cecil peut se permettre de s’asseoir sur le canapé, tout en continuant de discuter - et répondre - à ses paroles. Un peu comme dans l’appartement de la Sutton qui, bien qu’il soit un peu plus grand, possède également une large pièce ouverte qui permet d’être toujours avec les invités, même en traficotant dans la cuisine. C’est pratique, surtout dans la condition de femme enceinte de Cecil, qui apprécie de pouvoir gratter des moments ici et là où elle n’est pas debout. Il y a encore plusieurs mois avant la fin de la grossesse, mais le bébé commence déjà à peser sur son corps, dans ses muscles, contre certains organes. D’autant que le médecin lui a bien dit de se reposer au maximum, pour éviter de souffrir de quelques désagréments supplémentaires.

L’heure est aux questionnements sur le nom de famille que la cacahuète va porter. L’un des points importants à aborder, avant sa naissance, de préférence. Cecil n’y avait pas songé, un peu comme le prénom jusque là, mais comme ils sont là, tous les deux, autant avoir cette discussion ensemble, avec le processus de réflexion. Un processus assez court, au final, parce que Cecil est assez traditionnelle. Elle s’en rend compte, à mesure de sa réflexion. Le bébé aurait été un Sutton s’il n’y avait pas eu Felix dans le tableau, puisqu’elle ne connaissait même pas son nom de famille, mais comme il est bien là, et ne semble pas vouloir fuir ses responsabilités de père… il faut croire que Ackermann s’impose. Merci. souffle-t-elle, doucement, lorsqu’il revient dans le salon avec tout ce qu’il faut pour qu’elle puisse prendre un thé. Elle apprécie qu’il se souvienne, qu’il ait compris que c’était une habitude pour Cecil, peu importe l’heure de la journée, elle ne dit jamais non à une tasse de thé. C’est la boisson qu’elle peut boire à outrance, sans compter les tasses. Quoique, comme elle est enceinte, elle doit faire un peu attention, à ne pas trop en abuser, à cause de la théine. C’est vrai que ça peut nous aider dans nos recherches. On peut déjà éliminer tous les prénoms qui auraient un peu la même sonorité… comme Ryan. Dans ce cas-là, ça ferait une répétition du son “an”, ce qui n’est pas très joli à l’oreille. C’est le point de vue de Cecil, en tout cas. Ils vont pouvoir faire attention aux initiales, aussi. C’est important. On ne s'en rend pas compte, mais il y a tellement de situations où il faut parapher des documents. Tandis que Felix commence à feuilleter le livre, la blonde prépare son thé, glissant un sachet dans la tasse, un carré de sucre ainsi qu’une dose de lait. Je l’ai feuilleté sans trop m’y attarder non plus, je t’avoue. lui dit-elle, avant de s’installer un peu plus confortablement dans le fond du canapé, laissant la tasse - pour le moment sur la table basse - pour que le thé puisse infuser. Mais je reste dans l’optique d’un prénom assez classique. Et quelque chose de doux, tu vois ? Je préfère Cassandre plutôt que Cassandra. Ce n’est qu’un exemple, je ne veux pas de Cassandre si c’est une fille. s’empresse-t-elle de lui dire, pour qu’il n’envisage pas ce prénom, si jamais ça lui plaisait. C’est juste le premier exemple qui lui est passé à l’esprit, pour expliquer le fond de sa pensée. Oh non, je te rappelle qu’on a mangé chez ta mère, il y a genre moins d’une heure. Je sais que je suis enceinte, mais je n’en suis pas encore rendue au stade de vouloir manger h24. Elle rit à cette idée, bien que si ça arrive vraiment, elle rigolera un peu moins la blonde. Surtout lorsqu’elle devra monter sur la balance, pendant les différents rendez-vous de contrôle. Le thé, c’est amplement suffisant pour elle, maintenant. Bien assez pour savoir à l’avance qu’elle devra faire pipi plusieurs fois après ça. Ô joie. J’aime bien Addison, si c’est une fille. C’est joli. À la fois classique et original. Oui, c’est un truc comme ça que je veux qu’on trouve. Un prénom simple, mais qui ne sera pas en dix exemplaire dans sa classe quand il sera à l’école. Parce qu’il y a toujours un effet de mode, chaque année. Le problème avec ça, c’est qu’on se retrouve avec une dizaine d’enfants qui portent le même prénom… alors pour l’effet mouton, c’est parfait. Pour réussir à se démarquer, à trouver sa place dans l’univers, un peu moins. Sans regarder dans le livre, il y a des prénoms que tu aimes bien ? lui demande-t-elle. Il y a peut-être déjà des préférences dans l’esprit de Felix, sans s’en rendre compte. Des prénoms qu’il a pu lire au détour d’un livre, ou bien entendre dans une série, dans un film, ou au sein de l’hôpital. Quelque chose d’assez spécial pour le marquer, et l’envisager pour son propre enfant.

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⌜⌟ Elle grimace un peu, Cecil, parce qu’elle ne s’imagine vraiment pas avoir un enfant s’appelant Ryan Ackermann. Non, elle n’aime rien du tout dans cette idée, aussi bien dans la répétition du même son que du prénom en lui-même qui fait trop… rustre ? Ouais, elle n’aime pas. Elle préfère quelque chose de plus classique, de plus doux aussi. Si c’est un petit garçon, quelque chose qui inspire un gendre idéal, une bonne personne. Et dans le cas d’une petite fille, une charmante demoiselle, équilibrée et bien éduquée, pas une fille à problèmes. C’est bête, me direz-vous, de mettre autant d’attentes dans un simple prénom… mais ça en dit long sur quelqu’un, un prénom. C’est un peu l’une des premières choses que l’on peut savoir, le premier point de jugement. Ils ne peuvent pas choisir à l’aveugle, pointer du doigt une page au hasard dans le livre, et donner à leur bébé le premier qui sera dessous. C’est quelque chose qu’il va porter toute sa vie, autant prendre le temps pour réfléchir, pour l’utiliser pendant un temps et savoir si ça sonne joli à l’oreille… ce genre de choses.

Un choix cornélien qui s’annonce, puisque pour la première fois… ils ne semblent pas être automatiquement d’accord. La proposition de la blonde est écartée, ça ne sera pas une petite Addison s’ils découvrent que c’est une fille. Dommage, mais ce n’est que le début des recherches. Des recherches qui risquent d’être longues puisque quand vient les premières idées de Felix… Cecil ne peut s’empêcher de secouer la tête, pour exprimer son refus. Je n’aime ni Flora, ni Rose. En fait, je ne suis pas fan des prénoms qui s’apparentent à autre chose. Des noms de fleurs, de fruits, de pierres précieuses… c’est joli hein ? Mais je préfère un vrai prénom, à la base. Un peu comme Cecil et Felix, en sommes. Non pas qu’elle n’aime pas, la blonde, mais à choisir, elle préfère qu’ils restent sur du classique pour le prénom du bébé, pas d’excentricité, aussi légère soit-elle, d’ailleurs. Et j’aime ni Sean, ni Isaac. Ça fait… vieux ? Okay, elle rigole un peu de dire ça, parce qu’ils seront tous, tôt ou tard, vieux également. Mais c’est plus fort qu’elle, en entendant ces prénoms, elle se représente des personnes d’un âge déjà avancé, et non un adorable bébé qui vient de naître. Par contre, Cecil est plutôt d’accord sur un point, sur le fait d’envisager un prénom relativement court, aussi bien car leurs prénoms ne sont pas bien longs, mais aussi pour contrebalancer avec Ackermann qui est un nom de famille plutôt non.

Hum. Elle réfléchit, la Sutton, à la question posée par Felix, tandis qu’elle se redresse et se penche en avant pour récupérer sa tasse de thé, qu’elle pose sur son ventre, tout en la gardant entre ses mains. Je vais te décevoir, mais je n’ai pas de liste avec des prénoms. Je n’ai jamais imaginé mon mariage idéal, à planifier déjà les plans de tables ou avoir la photo de la robe que je voudrais. Et j’ai encore mieux réfléchi aux prénoms de mes enfants. Pour des voitures, potentiellement, mais je doute que ça aille à un bébé ! Elle pouffe légèrement, bercer pour le son de la cuillère dans la tasse pour remuer le liquide, bien dissiper le carré de sucre. Je ne sais pas… je n’ai rien contre les prénoms mixtes mais… ça fait comme si on n’avait pas d’idées, alors on en a choisi un et… peu importe le sexe, ça va. Elle grimace un peu, Cecil, en le regardant, parce qu’elle n’est pas très fan de l’idée. Plus ils discutent, plus ses préférences se font plus distinctes dans son esprit. Un prénom assez court, cela peut très bien être un diminutif d’ailleurs, plutôt classique, sans excentricité dans l’orthographe, et qui soit spécialement pour le bébé, selon son sexe. Elle ne sait pas s’ils auront le temps de trouver une idée dans le cas où ils auraient une fille, et une idée pour un garçon, mais dans l'idéal, c’est ce qu’elle voudrait. Pas de prénom mixte, qui restera selon la couleur qu’ils verront dans le gâteau, à la dégustation, d’ici quelques jours. Pour un garçon… qu’est-ce que tu penses de Noa ? Avec ou sans h à la fin d’ailleurs. Ou Liam ? Lucas ? Malo ? Elle tente, la blonde, des prénoms qui pourraient convenir, qui sont à son goût en tout cas. Elle espère comprendre où vont les préférences du Ackermann, et surtout, qu’ils puissent être d’accord sur quelque chose. Pas forcément dès ce soir, mais avoir au moins quelques pistes…

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⌜⌟ Okay, c’est le genre de trucs parfaitement normal dans l’esprit de Cecil Sutton, mais qui ne l’est peut-être pas pour le commun des mortels (ou plus simplement, les non passionnés d’automobiles). Comment elle s’en rend compte ? Par la surprise que l’on peut percevoir dans le ton employé par Felix. Si ça n’a jamais choqué Will, le meilleur ami et collègue de la blonde, de savoir que toutes les voitures qu’elle a possédé ont eu un petit nom… ça semble être plus étonnant pour le blond assit à côté d’elle, ce qui la fait sourire, parce que malgré l’étonnement, elle le lit aucun jugement dans son regard. Bah oui, je trouve ça important. Genre celle que j’ai actuellement, elle s’appelle Harley. Comme Harley Quinn. Parce qu’elle est bien badass. elle lui dit, d’une façon vraiment très naturelle, comme si ça coulait de source, que c’était la chose la plus anodine qui soit, au même titre que de nommer les plantes vertes. Rassurez-vous, Cecil n’en est pas au point de nommer la verdure qui occupe son appartement, par contre… elle a déjà entendu sa mère parler à ses plantes… elle espère que ce n’est ni contagieux, ni héréditaire.

Bon, ils ne sont pas là pour discuter de leurs voitures, sachant que Felix n’en a plus, et que quant à celle de Cecil… et bien, le blond a déjà pu la découvrir, être passager et même conducteur. Il sait désormais comment elle se nomme, ils ont fait le tour de la question, non ? C’est tout de même plus important de se focaliser sur le choix du prénom de leur futur bébé. Si une voiture a une durée de vie assez limitée, ce n’est pas le cas de leur progéniture, qui aura de très longues années devant lui, et donc devra porter son prénom très longtemps. Cela semble être une bonne raison pour se montrer exigeante, c’est ce que fait la Sutton, en apportant - à mesure de la discussion - des précisions sur ses préférences, et sur des points rédhibitoires. Mine de rien, grâce à ça, ils peuvent éliminer de nombreux prénoms, et réduire le champ des possibles. Et puis… au détour d’une liste de propositions… un premier coup de cœur qui s’opère. Elle acquiesce, Cecil, opine lentement de la tête, écoutant les mots de Felix, tout en répétant dans sa tête le prénom. Oui, elle est assez convaincue. Et puis, il coche toutes les cases énoncées par la blonde. J’aime beaucoup Malo Ackermann aussi. C’est doux, sans faire trop enfantin. À la fois classique et original, et… c’est joli à l’oreille. Auraient-ils réussi à trouver un prénom à leur bébé s’il s’avère qu’un bleu pétant se révèle dans le gâteau, d’ici quelques jours ? Il semblerait, à moins qu’ils tombent sur autre chose d’ici là, qui fasse un plus gros coup de cœur.  

Une bonne chose de faite, c’est certain. Maintenant, il faut réfléchir à un prénom féminin. Parce que, même s’ils se sont entendus sur le fait d’avoir une légère préférence pour un baby boy, il y a tout de même 50% de chance d’avoir une baby girl donc… ce serait mieux de lui trouver un prénom également. Le regard sur les pages feuilletées par Felix, elle déguste sa boisson chaude, prenant soin de ne pas se brûler le bout de la langue, c’est une sensation très désagréable qui perdure plusieurs jours, en plus. Elle aime bien ce moment, Cecil. Être là, aux côtés de Felix, pour terminer la journée, au lieu d’être dans son appartement devant une série télévisée ou un jeu vidéo… oui, c’est bien agréable comme occupation. Il faut dire que Felix est agréable, que c’est un garçon vraiment adorable, où il est aisé de discuter. Sans compter le fait qu’il soit particulièrement séduisant à regarder. Oups, les pensées s’égarent un peu trop loin… par chance, elles sont bien vite remises sur le droit chemin grâce au principal intéressé. Noa.. j’aime bien, on dirait le prénom d’une femme forte, avec du caractère. Ce que j’aimerais pour notre enfant, si c’est une fille. Mais ce n’est pas dérangeant la répétition du son “a” ? Noa… Ackermann. dit-elle, en accentuant bien sur la fin du prénom, et le début de son nom de famille pour pointer du doigt l’éventuel problème (parce qu’il y a une chance que ça n’en soit pas un aux yeux - ou aux oreilles - du blond). Oh j’aime ! Mais plutôt Tessa. Même si ça revient au même que pour Noa… fait-elle remarquer, laissant entendre un léger soupir, avant de reprendre une gorgée de thé. June, c’est un mois de l’année… Ce qui signifie qu’elle n’aime pas trop, la blonde, au même titre que April, May, July, August… des prénoms très jolis hein, mais pas pour leur bébé. C’est niet. Il existe bien assez de prénoms pour ne pas tomber sur ça, n’est-ce pas ? Pour Ivy, la tête que fait Cecil parle d’elle-même, elle n’aime vraiment pas, mais alors pas du tout, au point de grimacer avant de prendre une dernière gorgée de sa boisson, et ainsi, pouvoir poser la tasse sur la table basse. Au lieu de reprendre sa position dans le canapé, elle reste un peu penchée en avant, Cecil, la tête tournée vers Felix, le menton reposant dans le creux de sa main, accoudée sur sa cuisse. Damn, elle pourrait vraiment se perdre dans ses yeux, s’y noyer si elle l’observe un peu trop longtemps. Ce n’est pas si étonnant qu’elle ait craqué, ce soir-là, avec un coup de trop dans l’nez. La tequila a juste réussi à lever ses inhibitions, à l’aider à avoir assez d’assurance pour emballer un inconnu, sans se soucier des mœurs. Il faut dire que ce mec a tout pour lui plaire à elle, aussi bien du point de vue physique qu’intellectuel. Lily ? Beth ? Nell ? Lynn ? Des prénoms lancés, le regard de la Sutton perdu dans celui du Ackermann, cherchant désespérément une étincelle à l'intérieur, quelque chose pour les aiguiller vers un potentiel prénom pour une baby girl, et par la même occasion, lui faire oublier cette envie qu’il se penche vers elle pour l’embrasser.

i hate the way
w/@Felix Ackermann
⌜⌟ Peut-être que ce n’est pas la bonne façon de faire, après tout. Avec toutes ces contraintes imposées, Cecil craint qu’ils ne passent à côté d’un prénom vraiment joli pour leur enfant, simplement à cause d’une sonorité particulière. C’est un peu idiot, non ? Parce que Noa, c’est vraiment adorable pour une fille, comme Tessa que Cecil aime vraiment beaucoup. Mais bon… il existe tellement de prénoms, ils vont bien finir par trouver quelque chose qui leur plaise à tous les deux, sans avoir un sentiment de frustration. Ce n’est pas si difficile de trouver un prénom, des milliers de gens doivent le faire chaque jour à travers le monde, et probablement encore plus si on prend en compte les nouveaux propriétaires d’un animal de compagnie ! Ouais, elle est un peu déçue, Cecil, mais elle fait en sorte de ne pas s’attarder sur ce sentiment, de très vite passer à autre chose, notamment pour donner ses impressions sur les propositions faites par Felix. Finalement, il y a beaucoup de petites choses qui font tiquer la blonde, qui l’incitent à émettre un avis négatif à chaque fois. On pourrait la croire exigeante, mais cette situation dans laquelle ils sont semble être la plus adéquate pour se montrer ainsi, non ? Ce n’est pas une décision à prendre à la légère, et surtout, après la naissance, ils ne pourront plus changer d’avis. Contrairement à un achat, il n’y a pas de délai légal de rétractation. Une fois noté sur l’acte de naissance, c’est comme s’ils l’auront gravé dans la pierre. Mince, c’est que ça pourrait facilement mettre un coup de pression tout ça…

Le temps passe, les pages de ce livre défilent en même temps que les prénoms lancés au hasard, juste parce qu’ils entrent dans le champ des pensées. Cecil ne voit pas le temps passer, elle se sent si bien avec Felix, presque trop bien en fait. Elle ne réalise pas que cette situation est atypique, qu’ils ne se connaissaient pas il y a quelques semaines à peine. Une fois le malaise du départ dissipé, c’est comme si cela coulait de source, comme si l’alchimie avait opéré entre eux, et qu’à présent… c’est comme s’ils se connaissaient depuis des années. Elle aime l’écouter, l’observer discrètement, mémoriser chaque aspect de son physique qui lui plaît, c’est indéniable. Elle a peu de souvenirs de la soirée, la blonde, mais elle se souvient parfaitement qu’elle le trouvait à son goût. Et c’est encore valable une fois débarrassée de l’alcool dans son organisme, et à la lumière du jour. De quoi lui inspirer des pensées très peu catholiques, et alors avec les hormones… n’en parlons pas. Il lui en faut peu pour décrocher de la conversation, mais tout autant pour y revenir, parce que le sujet est intéressant. Lily. elle répète, le regard un peu ailleurs, les pensées tournées vers ce prénom qui pourrait bien être le bon si leur bébé s’avère être une petite fille. C’est jolie, Lily. Et ça semble cocher toutes les cases de cette liste qu’ils ont établi tous les deux, à force de discuter. Un prénom pas trop long pour contrebalancer avec le nom de famille de Felix, quelque chose d’assez classique sans pour autant tomber dans les clichés, et surtout, idéal pour une enfant comme une adulte bien avancé dans son parcours de vie. J’adore. Et maintenant, j’ai vraiment très hâte de déguster ce gâteau pour savoir ! Peut-être même encore plus que l’attente qui précède un anniversaire, ou le matin de Noël. C’est fou ce qu’une simple couleur de génoise va faire comme changements dans leur vie. Cela va donner un genre à ce bébé qui pousse dans le ventre de Cecil, donner des idées pour la décoration de la future chambre, aiguiller les futurs parents dans un rayon de vêtements… et peut-être donner quelques traits physiques dans l’imaginaire, en attendant la naissance.

Oh oui, elle a hâte maintenant. Il va falloir patienter quelques jours, ce n’est rien en comparaison de la date prévue pour l’accouchement mais c’est comme ça. Une chose à la fois dans cette grande aventure qu’est la grossesse. Il a raison, Felix, ce n’était pas si difficile. Bon, ils ont passé un peu de temps quand même là-dessus, il y a eu quelques moments où la blonde a eu un peu peur de ne jamais tomber d’accord, mais maintenant qu’ils se sont arrêtés sur deux prénoms… Oui, elle se sent bien. Je ne pensais pas que l’on tomberait d’accord dès ce soir. Par contre, on est d’accord que l’on ne ferme pas la porte à un éventuel autre coup de cœur d’ici la naissance ? Surtout dès que l’on va savoir le sexe. C’est génial d’avoir une idée, dès maintenant, mais Cecil ne voudrait pas se sentir frustrée d’avoir une nouvelle idée d’ici le mois d’août, mais de ne pas pouvoir la proposer parce qu’ils sont d’accord aujourd’hui… Ils pourraient bien aller au cinéma d’ici là, entendre un prénom qui aura un impact au point de l’envisager pour le bébé. Enfin, pour ça, il faudrait encore qu’il veuille aller au cinéma avec elle, or ça fait très… date. Le genre de truc à faire avec une fille qu’il voudrait avoir comme petite-amie, pas une femme enceinte qui sera bientôt aussi grosse qu’une baleine. Adieu le summer body pour cette année, c’est certain. Disons à la télé, dans un magazine, un livre, ou dans la salle d’attente de l’hôpital. Encore une manifestation de son imagination débordante, alimentée par les hormones de la grossesse. Et ça ne risque pas de s’arranger s’il se met à poser une main sur sa cuisse… comme à l’instant… comme dans la salle d’attente, maintenant qu’elle y pense, qu’elle s’en souvient. Hum… Il va falloir faire un peu mieux, Cecil. Un, deux, trois… on reboot le cerveau, et on recommence. Si tu as ce qu’il faut chez toi, on pourrait peut-être cuisiner tous les deux ? C’est un gros reboot là, mais ce n’est pas une si mauvaise idée. Un coup d'œil à la montre qu’elle porte à son poignet lui indique que l’après-midi est déjà bien bien entamé, qu’il est possible d’envisager ce qu’ils pourraient dîner donc… Enfin… si tu n’as rien de prévu, hein ? Et si tu le veux en vrai. Parce que je peux aussi te laisser si tu avais des plans. Ouais non, loin d’elle l’idée de vouloir s’imposer en réalité. Il lui a proposé de venir passer un peu de temps chez lui, mais il n’y avait pas de terme à tout ça. Ça pouvait aussi bien vouloir dire une heure ou deux pour terminer la journée, sans inclure de dîner ensemble ou… plus.