(happy days)

Bishop, il avait vraiment tout pour être heureux. Fils unique d’un homme d'affaires et d’une architecte, qui eux-mêmes viennent de familles ayant toujours eu plus que les moyens. Bref, l’argent n’a jamais été un problème et si aujourd’hui, il est aux trente sixièmes dessous le compte en banque reste bien garni. Enfant chéri, il grandit dans un environnement sain et avec des parents aimants, qui sont très présents dans son éducation et dans son épanouissement personnel. Gamin plutôt populaire et apprécié, Bishop est en plus un bon élève, même s'il ne fait pour autant pas partie des meilleurs. Il va à l’école avec un certain plaisir et va tranquillement de grade en grade, école primaire, collège et enfin le lycée où il va rencontrer son premier amour et celui qu’il pensait naïvement indestructible. Lui la star de l’équipe de natation et elle, celle de l’équipe de basket, ils forment le couple parfait de sportifs que beaucoup regardent avec admiration. Cerise sur le gâteau, Bishop s’entend très bien avec la famille de Daniela.

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Diplômes en poche, Bishop et Daniela travaillent d'arrache-pied pour réaliser leur projet professionnel, grâce bien sûr à l’aide financière de leurs parents, heureux de pouvoir leur venir en aide. Bishop dans la police, ce qui en a étonné plus d’un dans la famille, plus habitués à ce que ses membres visent des postes dans des métiers autour du luxe. Et Daniela comme styliste ou elle va réussir à créer sa propre marque de vêtements de luxe.
Une fois bien lancé, le couple se marie enfin en grande pompe, leur union est aussi belle que magique et très à l’image des deux amants plus heureux que jamais, entourés de la famille et des amis. Les années passent, dans la douceur et le bonheur, bien qu’il y ait parfois des tensions comme dans n’importe quel couple. Satisfait professionnellement, heureux en ménage, il ne manque maintenant plus qu’aux deux amoureux un enfant pour que leur bonheur soit à son comble. Hélas, la vie ne va pas leur donner ce qu’ils désirent si ardemment.

(it hurts because it mattered)

Après deux ans d'essai, le pire des scénarios se produit pour Bishop. Après presque plus de quinze ans de relation, Daniela met fin brutalement à cette dernière en lui donnant les papiers pour divorcer, laissant celui qui va devenir son ex-mari complètement abasourdi. Bien sûr, il tente de la garder près de lui, bien sûr, il tente de comprendre ce qui cloche, de voir s’ils ne pourraient pas prendre un nouveau départ. Cependant, le verdict et sans appel, Daniela ne l’aime plus, c’est aussi simple et cruel que cela. Six mois, après que le divorce fût prononcé, Bishop apprend de la bouche d’un ami que son ex-femme va se remarier avec son assistant, qu’elle fréquente depuis presque deux ans maintenant. Pire encore, il découvre également via les réseaux sociaux qu’ils vont avoir un enfant, un autre coup de couteau dans son cœur déjà bien meurtri. Mais tout s’explique enfin et il comprend mieux pourquoi elle lui a collé du jour au lendemain, les papiers du divorce sous le nez. Pour lui, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, dégoûté et à la limite de l’implosion, il prend autant de bagages que possible et part se réfugier à Pine Creek en espérant reprendre un peu son souffle, et peut-être entamer la longue et difficile étape de reconstruction.

(can you see the “fuck you” in my smile ?)

Voilà déjà presque deux mois que Bishop se trouve à Pine Creek, ville idéale pour lui et son désir de solitude, loin de San Francisco et des souvenirs qui hantent les rues de cette ville pourtant chère à son cœur. C’est presque une mauvaise blague quand il y pense, ce n’est pas lui le fautif dans l’histoire, même s’il a sûrement ses torts ce n’est pas un ange non plus, mais de là à ce que ce soit lui qui ait été obligé de fuir alors que Daniela continue de se la couler douce… Ça le met hors de lui. En-dehors de tout ça, sa vie se déroule plutôt bien, il fait ce qu’il veut quand il le veut et ça lui va très bien, évidemment, il compte reprendre le boulot à un moment ou un autre, peut-être dans le coin si vraiment, il prend racine, même si… En vérité, il y a un petit grain de sable dans cette histoire, son emmerdeuse de voisine qui n’apprécie visiblement pas qu’il fasse sa vie chez lui. D’accord il avait fait un peu trop de bruit cette nuit-là et d’accord, elle ne s’est plainte qu’une fois, parce que Bishop connaît un peu le principe de vie avec d’autres personnes autour de lui et n’avait pas recommencé. Il peut se montrer chiant, mais pas à ce point-là ! Oui, mais voilà depuis cette malheureuse petite altercation, ça se cherche, ça enquiquine dès que possible, dès que l’autre est en ligne de mire, un jeu du chat et de la souris qui aurait pu en rester là. Mais il y a autre chose, le feu qui couve sous la glace, une attirance redoutable et qu’il repousse encore et encore, hors de question de céder, hors de question d’être à nouveau vulnérable, d’être potentiellement à nouveau meurtris. Alors il attaque et mord toujours plus fort dans l’espoir de la repousser, de ne pas perdre la tête et de finalement se noyer dans ses si jolis yeux sombres.

Plutôt crever !

(extra)

* Pas vraiment doué en cuisine, Bishop a souvent tendance à faire appel à des livraisons de plats plutôt que de tout brûler. * Plutôt porté sur la bouteille depuis qu’il a appris le remariage de son ex-femme et la naissance de son futur enfant. Il a aussi repris la clope après avoir arrêté justement dans le but d’avoir un enfant. * Pratique la randonnée, la course à pied et la natation pour se défouler quand la cigarette atteint ses limites. * Adore les films d’horreur et s’amuse toujours beaucoup à les regarder. * Il ne sort plus beaucoup préférant passer du temps à la maison à construire des Lego, écouter du jazz, jouer du piano ou dévorer tous les livres qui lui passent sous la main. * En dehors de sa proche famille et quelques rares amis, le seul être vivant qui trouve encore grâce est son chien Coton. * Il a hérité de son grand-père une Chevrolet chevelle noire qu’il bichonne de tout son cœur.